Thierry Guibault, c’est une multitude de titre de champions de France, tant en individuel qu’en équipe, mais c’est aussi une vie d’entraineur et de dirigeant. Une autre facette de sa vie qu’il nous a fait découvrir dans cette deuxième interview.

Bastien : Qu’est-ce qui a animé ta volonté de devenir vice-président du Cognac AC ?

Thierry : Dominique Chenu, après un très bon travail, était arrivé au bout de son expérience, je pense. Il fallait changer l'équipe dirigeante. Tout s'est fait rapidement. A la base, je ne voulais pas devenir vice-président. Je voulais juste entrer au comité directeur. Tour est allé très vite : je suis arrivé à Cognac en septembre, les élections pour le Comité Directeur étaient programmées pour novembre. Jean-Maurice Prémont était prêt à devenir président, mais il y avait un poste de vice-président à combler. Patrick m’en a parlé. J’en ai discuté avec ma femme, et j’ai dit ok. Maintenant que l'aventure a commencé, je peux vous dire qu'il est beaucoup plus simple d'être athlète que d'être dirigeant...

B : Quel est ton moment préféré en tant que dirigeant ?

T : L'ambiance lors des interclubs ! Le fait de se retrouver pour l’équipe. Ce sont mes origines de sport collectif ! Je n'ai raté qu'une année les interclubs en tant qu’athlète, c’était l'année dernière à cause de ma clavicule cassée, mais j’étais présent quand même pour apporter mon expérience aux plus jeunes.

B : Est-ce que tu envisages de prendre encore plus de responsabilités au sein du club ?

T : Non, même si Jean-Maurice a décidé d'arrêter la présidence. On réfléchit actuellement à un nouveau modèle de fonctionnement. Je ne serai pas candidat à la présidence. Impossible de gérer mon emploi (chef du service des sports de la BA 709), ma famille, mes entraînements et mon engagement en tant que coach du groupe running. Si je ne peux pas m'engager à fond dans ce que je fais, je n'y vais pas.

B : Tu es aussi entraineur. Dis-nous en plus.

T : J'ai repris le groupe running, trail, cross du club. Il n'y avait plus beaucoup d'athlètes. J’entraîne les mardis et jeudis soir au stade, et samedi dimanche dans le parc. Il n’y a pas de limite d'âge : de 14 à 77 ans. On a retrouvé une dynamique de groupe. Les résultats le prouvent : qualification de l'équipe master hommes et senior femmes deux années de suite au championnat de France de cross. De très bons résultats sur les trails départementaux, et une grosse progression à tous les niveaux.

On a mis en place des séances groupées, mais individualisées selon le niveau et les objectifs de chacun, plus du renforcement en musique (type tabata) et quelques moments conviviaux très appréciés. On est souvent entre 20 et 30 personnes, le record cet hiver est monté à plus de 50 personnes. J'adore, je n'arrête pas une seconde de les corriger, de les encourager, et de les chambrer aussi !

B : Certains de tes athlètes font de belles performances d’ailleurs.

C’est vrai ! Certaines ont commencé avec moi et ne cessent de progresser comme Tatiana Leite Da Silva, Charlène Prin, ou Blanka Balogh. D’autres confirment comme Nadia Augiron, Marielle Dutoit, Loetitia Baudet et bien sûr ma petite femme. Beaucoup confirment aussi chez les hommes : Cédric Tournabien, Moussa Mullot, Johan Latruwe, Philippe Breuilh, Eric Foucaud, Jérémy Brunaud, Benjamin Saliou, Dimitri Vaslin, Thibaut Pelletier, Thomas Paoli, Eric Tordesillas Manu Richardaud etc…, et tous les autres qui ont battu cette année leurs records sur 10 km, semi et marathon.
 

B : Quel est ton rôle au sein d’Adidas ?

T : J'ai un rôle d'ambassadeur auprès de la marque. J'interviens pour des coachings, dans la préparation de Paris-Versailles, du semi de Paris, etc... Je donne des conseils et des feedback sur les nouveaux modèles de chaussures, de vêtements, etc... Je représente la marque sur et en dehors des compétitions.

Je suis chez Adidas depuis 2005, c'est une marque que j’apprécie vraiment, j’y suis très fidèle. J'adore quand on se retrouve avec les différents ambassadeurs, Dominique Chauvelier, Mohamed Serbouti, Laurence Klein et les différents responsables pour travailler.

B : Comment vois-tu l’évolution de l’athlétisme charentais ces prochaines années ?

T : Je pense que les parents vont inciter leurs enfants à venir essayer l'athlétisme. Ils se rendent compte que leurs enfants ont besoin de "bouger", de ne pas trop rester derrière les écrans. C'est un problème de société et nous devons y répondre. En Charente, l’athlétisme se porte relativement bien, on a de bons athlètes élites : Sokhna que tu connais bien, Ben Bassaw, etc... On a besoin des élites pour attirer les plus jeunes. Il faut continuer à développer notre discipline, en gardant un côté « plus vite, plus haut, plus fort », mais en trouvant en juste équilibre pour que cette discipline soit ludique. On a de très bons entraîneurs et surtout je vois de plus en plus de jeunes devenir juges. 

B : Que penses-tu du désamour du cross ces dernières années ?

T : T : Malheureusement, quand on voit que la FFA veut limiter nos poussins à un seul cross par an par exemple, je ne pense pas que ce soit une très bonne solution. Les petits aiment faire la même course que leurs parents.

Pour que les jeunes reviennent au cross, il faut que nous, les adultes, changions notre discours. Il faut leur montrer que derrière cette compétition, plein de choses positives se cachent pour leur avenir. La vie est un long cross pas tranquille du tout. Le cross peut les endurcir, et cela leur servira dans la vie de tous les jours.

B : Et vis-à-vis du trail ?

T : Je pense qu’il ne faut surtout pas mettre en comparaison le trail et le cross. Ce sont deux disciplines complètement différentes, mais si proches en fait, on peut pratiquer les deux en même temps dans une saison.

B : Merci Thierry !

Retour sur la première partie de l'interview, dédiée à sa vie d'athlète.